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Quantification de l'alternance de floraison de pommiers et de sa variabilité génétique

Jean-Baptiste Durand
Laboratoire Jean Kuntzmann, Université de Grenoble & Inria, Virtual Plants
le 11/01/2013 à 11:00

Résumé

Les schémas de sélection classiques de variétés de pommiers se focalisent en général sur la qualité du fruit et la résistance aux maladies, et ne prennent actuellement pas en compte d’autres caractères d’intérêt comme la régularité de production. Ce critère est cependant d'une grande pertinence agronomique, non seulement pour des raisons de rendements, mais aussi de qualité des fruits et d'impact environnemental des méthodes de lutte contre l'alternance.

L'objectif de ce travail est tout d'abord de caractériser l'alternance de floraison de pommiers à l'aide d'indices adaptés à des individus hybrides F1 entrant dans leur phase de production et dont la production augmente. Il se base sur une approche à deux échelles : le nombre total annuel d’inflorescences de chaque arbre, et un sous-échantillon de séquences de pousses annuelles successives, associé à un effort de mesure moindre que le comptage exhaustif. Des indices sont développés à partir de modèles statistiques pour données répétées, aux échelles de l’arbre entier et des séquences, intégrant la dépendance entre années successives. L’accent est mis sur la capacité des modèles à prédire la production future d’un arbre donné, et la capacité des indices à prédire le type de comportement (alternant, régulier ou irrégulier) de futurs hybrides de comportement inconnu. Dans un second temps, des déterminismes génétiques de l'alternance sont étudiés en mettant en relation les variations de ces indices avec les données génotypiques des individus hybrides.

De cette étude découlent donc, d’une part, des propositions pour le phénotypage et la prise en compte dans les schémas de sélection de ces nouveaux indices, applicables à des arbres échantillonnés qui n’ont pas encore atteint leur régime stationnaire de production. D’autre part, son apport d’un point de vue cognitif est de montrer l’articulation entre régularité locale (à l’échelle d’axes) et globale, et de confirmer par détection de QTL l’implication de zones chromosomiques identifiées par de précédentes études sur l’alternance.

Ce travail est issue d’une collaboration entre les équipes AFEF (Baptiste Guitton, Yan Holtz et Evelyne Costes) et Virtual Plants (Yann Guédon) de l’UMR AGAP, l’Université Montpellier 2 (Catherine Trottier), et l’Université de Grenoble (Jean-Baptiste Durand).